Chenille processionnaire du chêne
La chenille processionnaire du chêne fait partie des espèces de lépidoptères (papillons) qui ont la particularité de vivre en colonie et que l’on trouve dans la plupart de nos régions françaises. Ces chenilles se nourrissent essentiellement des feuilles de chênes et d’autres arbres à feuilles caduques et sont redoutables pour les forêts en plus d’être “dangereuses” pour la santé humaine. Voici quelques pistes et conseils pour les connaîtres et vous en débarrasser.

Les processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea)
Présent et très commune en Europe, ce papillon nocturne vole de juin à septembre en fonction des régions. En France, il est surtout fréquent en Lorraine, Alsace, Île-de-France, Centre, Midi-Pyrénées, Bourgogne, Poitou-Charentes.
Il n’y a qu'une seule génération de processionnaire par année. C’est entre juillet et août, juste après l'accouplement, que les femelles viennent déposer leurs œufs (entre 30 et 300) sur de fines branches au sommet des cimes. Les œufs forment une plaque de quelques centimètres carrés et c’est sous cette forme qu’ils passeront et survivront à l’hiver.
Au printemps, les larves vont éclore avant même l’émergence des bourgeons des chênes. De leur vie larvaire (qui dure 2-3 mois), les chenilles processionnaires du chêne vont connaître 6 stades jusqu’à leur transformation en papillon (5 mues et une nymphose). Elles vont rester en colonie, d’où le nom de “processionnaire” et vont s’alimenter de feuillage une fois la nuit venue. Au crépuscule, les chenilles se dirigent vers la foliation, laissant derrière elles un réseau de fils visibles pour les jardiniers. En journée, elles se regroupent sur les feuilles et tissent des zones dans lesquelles elles s’abritent jusqu’à leur prochaine mue.
Les attaques répétées sur plusieurs années sur une même zone sont des sources de stresses importantes pour les arbres, et peuvent réellement les affaiblir ou les rendre plus vulnérables aux ravageurs ou aux autres agents pathogènes.
Comment lutter de manière écoresponsable face aux chenilles processionnaires du chêne ?
Bien que l’on aimerait pouvoir s’en débarrasser efficacement, il faut savoir qu’il n’existe aujourd’hui aucun moyen de se défaire définitivement des processionnaires du chêne. Les papillons peuvent en effet, revenir pondre annuellement après avoir fait plusieurs kilomètres de voyage. C’est donc surtout des méthodes curatives qu’il importe de mettre en place :
- Lutte biologique : offrez le gîte et le couvert aux prédateurs naturels des processionnaires (mésanges, chauve-souris, araignées, etc.).
- Piège à phéromones : en diffusant dans l’air la phéromone sexuelle des papillons femelles, les mâles se retrouvent piégés et donc incapables de se reproduire.
- Traitement par biopesticide : en utilisant des produits naturels tels que des bactéries (Bacillus Thuringiensis) qui sont entomopathogènes, vous éliminerez sans incidences, les chenilles ravageuses.
- Lutte mécanique : en détruisant les nids de manières manuelles, vous limiterez les potentiels dégâts (attention tout de même à vous protéger, car les chenilles sont très urticantes)
Conseil : En cas de contact direct avec les chenilles, il est recommandé de rincer la peau ou la zone en contact avec de l’eau claire. Si vous voyez des réactions à la suite d'un contact, n'hésitez pas à consulter un médecin généraliste ou un vétérinaire si c’est pour l'un de vos animaux. Les poils de ces chenilles sont très urticants et peuvent provoquer des réactions allergiques inconfortables, voire dangereuses.
En plus d’être des insectes envahissants qui retardent l’évolution ou fragilisent les chênes, les chenilles processionnaires peuvent aussi occasionner des réactions épidermiques chez les êtres vivants. Il est donc conseillé de ne pas trop les laisser s’installer dans les zones fréquentées comme les espaces verts. Au moindre doute, agissez !